Artisans et commerçants d'hier et d'avant-hier...
Les sœurs FELLNER, Modes et Chappellerie, au 22 grand-rue
41, Grand-rue, la maison HAUSWALD
Aujourd'hui passage, jadis lieu de vie et de travail !
Sur le relevé cadastral de 1835, la maison est propriété de André DIETZ, tanneur. Au fond de la cour, deux bâtiments appartenaient alors à Jacques SOHN, cordonnier, un autre à Jean BROD, tanneur.
Sur la seconde vue qui date de la fin du XIXème siècle, l’usage de la maison semble être davantage artisanale que commerciale. L’enseigne n’est malheureusement pas lisible.
Henri HAUSWALD, coutelier et mécanicien pour vélos, est né en 1883. Il est probable qu’il s’installe dans cette maison, au début du XXème siècle, après y avoir apporté des transformations, notamment de façade, en vue d’en faire un commerce et son habitation.
Au fond de la cour, les bâtiments se transformeront progressivement en atelier et dépendances pour l’activité HAUSWALD.
Comme en atteste la publicité ci-dessous, parue en 1914 dans le journal cantonal de Barr (Barrer Kantonsblatt), HAUSWALD vend également des machines à coudre, une large gamme de pneus ainsi que de la coutellerie en provenance de France et d’Allemagne. Et on y répare les vélos, bien entendu.
Henri qui fut également conseiller municipal et animateur du vélo-club de Barr, décèdera en 1944. Son fils, né en 1914, également prénommé Henri, reprendra l’activité jusqu’à sa mort en 1973. Son épouse Irène, née RIEGER, la poursuivra quelques années encore, jusqu’à sa retraite, soutenue notamment par l’employé Raymond KOHLER. Elle décèdera en 2003. Du couple HAUSWALD sont nés trois enfants, Huguette, Henri et Marianne.
Le bâtiment ainsi que ses dépendances seront rachetés par la Ville de BARR, fin du XXème siècle, pour l’aménagement d’un parking public accessible depuis la grand-rue.
publicité 1914 - Barrer Kantonsblatt
années 1920, cour Hauswald (collection Ph. Schultz)
années 1920 - Collection Roland Flecksteiner (post-colorisée)
fin du XIXème siècle (post-colorisée)
(collection Ph. Schultz)
Le ferblantier du 4 rue de l'Église, autour de 1910
par Philippe SCHULTZ
documents : Georges ANDRES
Charles KORNMANN tenait son atelier de ferblantier et son commerce au 4, rue de l'Église (aujourd'hui n°3).
Dans sa vitrine, de nombreux objets usuels indispensables à la vie quotidienne de l'époque : des ustensiles de cuisine, des arrosoirs, des tuyaux de poêle, sans oublier les lampes à pétrole qui permettaient d'éclairer les logements, à une époque où les installations électriques étaient encore inexistantes à Barr. Plus haut, à droite, on observe l'atelier du mécanicien Jean Germain DIETZ.
Charles Kornmann et sa famille à l'étage.
Ce qu'il reste de ce commerce, aujourd'hui...
Charles Kornmann (à droite), entouré de ses deux fils Adolphe et Henri et de sa femme Salomé.
Charles Kornmann et son apprenti
Les chaudronniers du 10 place de la Mairie
par Philippe SCHULTZ
et Jean-Daniel LIEBAU
L’actuel 10, place de la Mairie, mérite une attention, comme d’ailleurs beaucoup de bâtiments barrois chargés d’histoire. Une modification de la numérotation des immeubles de la place remontant au lendemain de la seconde guerre mondiale, le bâtiment était anciennement identifié sous n°9. La construction remonte probablement à la fin du XVIIIème siècle, voire au tout début du XIXème. En tout état de cause, l’immeuble tel que nous le connaissons est le fruit d’une reconstruction, à minima d’une transformation importante d’un bâtiment existant, puisqu’il est déjà question d’une auberge implantée à cet endroit, dans la seconde moitié du XVIIème siècle [1].
Les plus anciens tenanciers de cette auberge dite « des Deux Clefs » (zum Schlüssel) ayant pu être identifiés sont Peter SPECKEL et sa femme Christina KORN qui l’exploitaient de 1649 à 1663 [1]. Il n’est pas à exclure qu’elle existait déjà au XVIème siècle, comme l’indique Philippe VOLUER dans « Le grand livre de la bière en Alsace » (éditions Place Stanislas, Nancy, 2008). Toutefois, le même auteur mentionne que l’immeuble a servi de brasserie jusqu’au début du XXème siècle, devenant même, en 1924, entrepôt de la brasserie KLEINKNECHT de SCHILTIGHEIM. Il y a là, visiblement, une confusion avec la brasserie voisine « Le Brochet » qui porte aujourd’hui le n°9. Comme quoi les meilleurs historiens, parfois, se trompent…
Jean-Marie LE MINOR [1], quant à lui, site une liste d’aubergistes qui se termine, en 1789, avec Mathias MOERLEN et sa femme Maria Catharina DEGERMANN. Le cadastre napoléonien de Barr de 1835 [2] attribue en effet la propriété de l’immeuble aux héritiers de Mathias MOERLEN, sous parcelle 336 comportant la maison donnant sur la place ainsi qu’une cour et des dépendances.
Vers 1910
Le document photographique le plus ancien dont nous avons connaissance date d’avant la première guerre mondiale.
Il représente quatre ouvriers de l’entreprise FELLNER-GUNTHER, fabriquant de machines et chaudronnier, dont on constate une partie de l’enseigne sous une autre, plus ancienne, qui surplombe la porte cochère et sur laquelle on peut lire « CHAUDRONNIER R. DIETZ MECANICIEN ».
Tout porte à croire que cette inscription, en langue française, date d’avant 1871. A gauche de la vue, un commerce de produits alimentaires et ménagers qui semble ne pas être en rapport avec l’activité artisanale implantée dans la cour de l’immeuble.
Richard DIETZ (1827-1896) fut maire de Barr de 1881 à 1896. Entouré de ses deux adjoints Auguste TAUFFLIEB, banquier, et Gustave DEGERMANN, industriel tanneur, il se consacra au développement de la Ville dont la mise en place de l’adduction d’eau, autrement dit de l’alimentation en eau courante et potable des rues et maisons de Barr. C’est ce chantier qui, compte tenu de la profession de mécanicien qu’exerçait Richard DIETZ, constitua le projet le plus marquant de son mandat. [3]
Après le décès de Richard DIETZ, en 1896, l’entreprise, au demeurant florissante, fut un temps reprise par Guillaume GRUCKER (1843-1932), mécanicien, à en croire l’entête d’une facture de 1925 mentionnant les deux prédécesseurs de FELLNER et GUNTHER [4].
Richard DIETZ (1827-1896)
L’association FELLNER-GUNTHER prend donc en main la destinée de l’entreprise, vraisemblablement autour de 1910.
Elle est alors constituée de Pierre Jacques FELLNER (1859-1925) et Guillaume (Wilhelm) GUNTHER père (1871-1929). Au décès de Jacques FELLNER, en 1925, Guillaume GUNTHER père poursuit l’activité.
Guillaume GUNTHER a deux fils : Guillaume (1909-1940) et Edouard (1902-1947) qui reprennent l’entreprise au décès de leur père, en 1929. C’est Guillaume qui en devient le patron.
L’entreprise emploie alors jusqu’à 10 personnes ! Elle fabrique des pièces de chaudronnerie, des alambics, des petites machines agricoles telles que pulvérisateurs et pressoirs ainsi que des machines à laver.
Guillaume GUNTHER (père) au centre avec ses employés, vers 1910
(5ème à partir de la gauche)
Annonce 1913 - Barrer Kantonsblatt
Au centre les frères Guillaume et Edouard
L’immeuble est acquis le 15 juillet 1935, en indivision, par les frères Guillaume et Edouard GUNTHER [5]. Il appartenait jusque-là aux héritiers d’Elise DIETZ, épouse ZIEGELMEYER (1856-1923), fille de Richard DIETZ.
Guillaume GUNTHER décède tragiquement en 1940, à la suite d’un accident de circulation au carrefour de la Poste à Barr. Il n’avait que 31 ans et laisse sa femme Suzanne GRUCKER (1906-1979) et leur fille Mireille, future épouse Robert LIEBAU, née en 1931.
Suzanne poursuit son activité dans le magasin de vente situé dans l’immeuble et qui commercialise les produits de la maison, tandis que la production est à présent confiée à Edouard, le frère de Guillaume. Celui-ci décèdera également de manière prématurée en 1947, à l’âge de 45 ans.
A nouveau, l’entreprise connait un chamboulement important, mais poursuit son activité grâce à l’un de ses employés Henri WANNER (1905-1986) qui, quelques années plus tard, épousera Suzanne, la veuve de Guillaume GUNTHER.
Tant le commerce que la production continueront, certes à effectif plus réduit, jusque dans les années 1960, à la retraite des époux WANNER. Le local du rez-de-chaussée est resté en activité jusqu’à nos jours, entre une agence immobilière, un cabinet d’expertise comptable, un éditeur etc.
Le 10 place de la Mairie (anciennement 9), après avoir été propriété de Richard DIETZ et ses héritiers, aura donc passé dans les mains des frères GUNTHER, en 1935, puis des héritiers de Guillaume GUNTHER. Il est depuis 2009 propriété de Jean-Daniel LIEBAU, fils de Mireille née GUNTHER et petit-fils de Guillaume GUNTHER.
La fabrication de pressoirs (années 1920)
L'accident de Guillaume GUNTHER
Exposition artisanale
le magasin WANNER dans les années 1950
[1] Société d’Histoire et d’Archéologie de Dambach-la-Ville Barr Obernai – annuaire 1979 (Jean-Marie LE MINOR)
[2] Archives départementale du Bas-Rhin - Barr
[3] Die Stadt Barr - p. 267 – Dr Frédérique HECKER – 1911 – Strassburger Druckerei und Verlagsanstalt – Filiale Colmar
[4] Jean-Daniel LIEBAU
[5] Jean-Daniel LIEBAU acte de vente
Photos : Jean-Daniel LIEBAU
Les restaurants et brasseries des années 1930 à 1960
[1]
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